"La lutte contre la pauvreté ne saurait connaître de trêve"

La fin d’une trêve se termine par la fin des hostilités, ou par une date autorisant leur reprise. C’est alors le temps des angoisses et de ces appels au secours de familles qui tentent de trouver un logement. Que de déchirements !

Avec le Droit au Logement Opposable, les expulsés ne devraient pas se retrouver à la rue, encore qu’elle ne leur sera pas toujours évitée. L’expulsion, parfois sous la contrainte des forces publiques, ne peut qu’entraîner mal-être et sentiment de rejet.

Le sujet n’est naturellement pas d’être complice de la mauvaise foi ou de ceux créant de telles incivilités que l’environnement pâtit de postures inacceptables.

Ce qui nous mobilise, c’est d’être du côté de ceux qui consentent à bien des privations pour payer un loyer sans y parvenir pleinement. Comment oublier que des foyers peinent à se chauffer tant le coût de l’énergie leur est inaccessible.

Le droit au logement ne peut pas seulement être régi par l’économie d’autant que l’habitat très social se révèle insuffisant pour répondre aux attentes, observant que, plus on est fragilisé, davantage l’accès à l’habitat devient difficile. Un comble !

Le manque de logement est une violence à l’égard des plus vulnérables Ne cherchons pas un coupable, nous sommes tous responsables. Les maires bâtisseurs peinent à être réélus au motif que l’acte de construire change l’environnement, d’où la sanction du bulletin de vote signant la volonté des administrés de ne rien changer. Un triste consensus.

La tranquillité se révèle le choix d’un grand parti, celui de l’indifférence. Il n’est pas sans indécence vis à vis de ceux en attente d’un toit approprié à leur situation.

Que de permis de construire font l’objet de recours pour des motifs qui fracassent la fraternité.

Le toit n’est pas simplement un abri, mais un lieu qui donne lieu à une histoire, à un enracinement que détruit l’expulsion.

Il convient ici et maintenant de trouver de justes réponses pour faciliter l’ouverture de centaines de milliers de logements vacants au sein des métropoles. Ces portes fermées, une insolence, et un mépris des plus fragiles !

L’acte de bâtir est plus que jamais un acte de soin.

L’épargne doit se mobiliser davantage pour une solidarité qui a déjà un cadre juridique concret et éprouvé via les foncières solidaires. Ce qu’elles entreprennent est bien, mais insuffisant, une notation qu’on trouve dans les carnets de note mettant en exergue une capacité d’apprendre, paralysée par une nonchalance dommageable.

Et si chacun d’entre nous, en cette fin de la trêve hivernale, s’engageait pour faire surgir un printemps de la solidarité, conscient que, seul, le cœur apaise les rigueurs qui font souffrir.

Le marché du logement est devenu impossible et foncièrement injuste. Les prix explosent au-delà du raisonnable. Le coût du logement crée de la pauvreté avec les conséquences sociales qui s’en suivent.

L’heure n’est surtout pas de s’inscrire dans un fatalisme qui gifle les plus fragiles. Des solutions existent. Qui aurait pensé que dans le 15ème arrondissement de Paris une opération puisse se réaliser à des prix maîtrisés ou à Lyon dans le 6ème. Que s’est-il donc passé ? Une volonté partagée de dire non à la spéculation honteuse tout particulièrement dans le champ de l’habitat.

Oui maintenant, vous qui êtes habités par ce souci de la justice, de l’attention à la fragilité, faites le choix résolu de cette nouvelle économie, solidaire ; elle renouvelle la donne.

L’épargne solidaire représente 0.29% du patrimoine de nos concitoyens. Jamais l’épargne n’a été si peu rémunérée. L’investir en solidaire c’est faire gagner une cause sans rien perdre. Qu’attendons-nous ?

Bernard Devert
Président
avril 2022

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