La rentrée, une heure pour faire du neuf

En cette rentrée, annoncée comme difficile ce caractère étant accolé à chacune d’elles depuis bien des années il convient de ne pas s’habituer à l’insupportable : 1 600 enfants scolarisés n’ont pas de toit, rappelait ce 30 août la Présidente de la Fédération des conseils de parents d’élèves.

Voilà le réel auquel sont confrontés ces enfants.

Il nous souvient de ces mots de Lamartine, « le réel est étroit, le possible est immense ».

Ce réel est vraiment étroit pour ces enfants qui n’ont d’autres endroits que la rue ou les squats.

Le réel, dit si justement Jacques Lacan, c’est quand on se cogne ; il est là, cognant ces « mômes ».

Un drame ! Il est facile de rugir pour tenter de ne point rougir au regard de cette humiliation que vivent ces enfants et leurs parents ; elle est plus encore la nôtre pour ne pas suffisamment agir afin de faire disparaître ce tragique inacceptable.

Aussi, sommes-nous appelés à ce possible. Si nous ne devions pas l’habiter en cette rentrée, quand s’actualisera-t-il.

Ce possible doit rendre notre Société moins sombre, laquelle s’agite, tourne en rond, malade de vouloir toujours plus et plus vite, sans s’inquiéter de ceux, désarmés, qui n’ont rien ou si peu.

N’acceptons pas la déshumanisation qui rampe et s’étale avec l’aisance que nourrissent ces réseaux qui martèlent le doute, se moquent du bien, ouvrant les vannes d’un complotisme déferlant.

Ce drame, conjurons-le en conjuguant nos efforts.

Il se trouvera bien des justes dans nos villes pour que s’ouvrent les portes d’appartements vacants ; plus de 300 000 sont inoccupés au sein des Métropoles.

Il se trouvera bien des justes pour entrer dans un partage aux fins de participer à ce qui est nécessaire pour éloigner ces enfants des abîmes qui les guettent.

Il se trouvera bien des justes qui accepteront aussi d’offrir un peu de temps pour accompagner ces familles.

Des propriétaires souvent âgés ne savent pas comment mettre leurs biens aux normes, ou se trouvent confrontés à des difficultés financières pour assumer les travaux. Qu’ils nous appellent, nous organiserons avec nombre d’acteurs des pouvoirs publics et associatifs, les soutiens qui leur seront nécessaires.

La rentrée, c’est l’heure d’un réveil pour donner à voir l’espoir ; il ne transparaît que là où la fraternité se construit.

Ensemble, vite agissons.

Bernard Devert
Août 2022

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